On a vu Kalthoum

Avant de commencer à jouer, Ibrahim Maalouf prend le temps de présenter ce qu’il va jouer. On ne mesure pas encore combien sa proposition est singulière et très personnelle. On comprendra plus tard qu’elle est définitivement enthousiasmante. Il explique que si son spectacle d’appelle Kalthoum, c’est en hommage au 50è anniversaire de la disparition de Oum Kalthoum. Peut-être - nous dit-il - la plus grande chanteuse du monde arabe dont il va interpréter sur la scène de l’Espace Robert Hossein de Lourdes, une adaptation jazz d’une de ses chanson les plus connues (en orient) « Alf Leila Wa Leila » qui se traduit par « Les Mille et une Nuits ». Une seule chanson, un seul morceau de jazz certes, mais il explique de chez Oum Kalthoum, les morceaux font une heure et les refrains 4 minutes. Avec l’ambition de faire un pont entre l’orient des chansons de Oum Kalthoum et l’occident de l’adaptation jazz qu’il nous propose pour montrer qu’entre orient et occident, il n’y a que la forme qui change, mais qu’on partage le fond. Sur scène, l’explication pleine de détails, de commentaires, d’anecdotes personnelle commencer à tisser un lien aussi culturel que musical entre l’artiste et les 1600 spectateurs. Un lien qui va donner du sens à sa proposition et qui va porter la suite du spectacle. Une seule chanson, un seul morceau de Jazz. Mais quelle richesse musicale ! Un vrai voyage en orient et occident, ou plutôt en orient et en occident en même temps, avec de belles images sonores, presque des odeurs et des saveurs. Et on est tout surpris en fin de concert de constater qu’on n’a jamais quitté son liège. Magique.