On a vu Los días afuera

C’est une belle matière que Lola Arias a livré sur la scène du Parvis. Six personnages qui arrivent la, avec un parcours, un vécu, une histoire accidentée qu’elles, ou qu’ils livrent brut sur le plateau en dès le début du spectacle. Ce qui les réunit, c’est le passage par la case prison pour femmes, à Buenos Aires. Mais Yosela, Paulita, Carla, Natal, Estefania, Noélia ne sont pas comédiennes. C’est en prison que la metteuse en scène argentine Lola Arias les a rencontrées, en 2019 lors d’ateliers de théâtre et de cinéma. Une rencontre qui a donné un film documentaire Reas et du spectacle qui commence sur la scène du Parvis après sa création l’été dernier au Festival d’Avignon. C’est ce bagage qui va habiter le spectacle, cette avec cette matière brute que Lola Arias construit le spectacle. C’est parti pour presque deux heures en forme de road trip sans jamais s’évader. Leur vie d’avant, les enfants, la drogue, leur reconstruction quotidienne. Leur sexualité. La matière est riche, le vécu de ces balafrées de la vie donne lieu a des moments très intenses sur le plateau. Et le plaisir d’être là, à parcourir la planète théâtre après des années de geôle est prégnant. On rit, on danse, on chante la liberté retrouvée comme autant de fragments de vie encore tout chauds. Même s’ils ne dessinent pas ensemble un spectacle, ni un propos qui ait l’intensité des fragments qui le compose.